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UN COLLECTIF SINGULIER / Une œuvre chorale / Sa philosophie / Une publication /

UN COLLECTIF SINGULIER ou l'art de l'identité plurielle.


Sommaire

Les artistes

SÉROUX

David REALH

Alex SVI

Les collections 

Zorah SOMEXKI

Max GHABOR

Le curateur

Paul QWEST 

D'autres intervenants


Marcel Proust et notre personnalité plurielle - par André Maurois

Citation : 

"Les nouveaux Moi sont parfois si différents, qu’en somme ils devraient porter un autre nom. Vous avez vu sur la scène, ces danseuses dont la robe est blanche mais qui, parce qu’elle passe successivement dans les feux de plusieurs projecteurs, nous semble tour à tour, jaune, verte, ou bleue.

Il en est de même des êtres humains "


Celui qui croit être lui-même est dans l’erreur,

Moi je suis divers et je ne m’appartiens pas.

Fernando Pessoa

 

Il y a au moins trois êtres en moi :

un contemplatif, un homme d’action,

et le troisième attend le moment opportun

pour se manifester.

Dany Laferrière



La vie mise en pièces


la forme est le fond


Une singularité

Séroux est l'un des hétéronymes de Jean Séroux. Peintre, dessinateur et photographe. Il entretient une conversation infinie avec ses autres hétéronymes grâce auxquels il constitue un collectif qui lui permet de visualiser une incroyable variété de sensibilités intimes.

 

Définition

Un hétéronyme est un pseudonyme qui développe une vie propre en tant qu'entité distincte avec une personnalité et une sensibilité unique.

 

Chaque hétéronyme a sa propre technique, son propre style, ses idées, ses élans, sa façon de percevoir.


Le précédent de Fernando Pessoa

L'écrivain portugais (1888 - 1935) est un auteur  multiple  fait d'hétéronymes remarquables. Ils sont bien plus que de simples noms de plume. Ces "écrivains des possibles" vont lui permettre d'échapper aux assignations identitaires stéréotypées de son époque.

Les plus notables sont :

Alberto Caeiro, poète de la nature.

Ricardo Reis, classique & stoïcien.

Álvaro de Campos, moderne & futuriste.

Bernardo Soares, auteur & "assistant".

 

« J’ai mis en Caeiro tout mon pouvoir de dépersonnalisation dramatique, j’ai mis en Ricardo Reis toute ma discipline intellectuelle revêtue de la musique qui lui est propre, j’ai mis en Alvaro de Campos toute l’émotion que je n’accorde ni à la vie, ni à moi-même. »

Fernando Pessoa


Les états du moi

A l'instar de Pessoa et d'autres écrivains comme Romain Gary, Séroux a choisi de nommer ses hétéronymes en fonctions de ses différents "États du ""Moi":

- État enfant

- État adulte

- État parent

 

Définis par le psychiatre Éric Bernstein, fondateur de l'analyse transactionnelle dans les années 1960, ils permettent de mieux comprendre la diversité de nos rapports au monde, aux autres et à soi.

 

la suite sur Une œuvre chorale


Le collectif

Séroux, l'État adulte

David Reahl, l'État enfant

Alex Svi, l'État parent

 

Zorah Somexki représente la mémoire collective par sa collection de photographies trouvées tandis que Max Ghabor a collectionné des traces de vies intimes et sensuelles.

 

Paul Qwest orchestre ces différentes sensibilités par des assemblages en forme de polyptyques.

 

Quelques autres hétéronymes apparaissent par surcroit.



1 / SÉROUX

L'éloquence d'un silence

Sa peinture relève d'une pensée organisée. La représentation chez lui se structure de façon figurative, rationnelle, attachée à la perspective. Elle transmet des émotions en évitant les réactions impulsives de l'État enfant qui lui est pris en compte par David Realh. Sa perception transmet une sorte de mélancolie qui peut faire penser au vide, de dos.



LA PEINTURE

plus sur la page de la page consacrée à la peinture de Séroux


LE DESSIN

plus sur la page de la page consacrée aux portaits 


LA PHOTOGRAPHIE









plus sur la page de la page consacrée à la photographie de Séroux 


2 / DAVID REALH

Plus que le trop excellent « savoir-penser » des métaphysiciens, ce sont les démences, les arriérations, les délires, les extases et les agonies, le « ne plus savoir penser », qui véritablement sont appelés à nous découvrir.

 

Jean-Pierre Martin citant Henri Michaux, Gallimard 2003


Il traduit les désirs, peurs, joies, souffrances, impulsions et souvenirs authentiques et spontanés. Il se nourrit de réactions émotionnelles, en réponse aux stimuli extérieurs perçus comme des provocations.

Ses dessins suggèrent un artiste vivant chaque trait, chaque ligne comme un moyen pour vivre ses obsessions par un sens spatial aigu. Surtout dans les scènes complexe, cela fait basculer et plier les arrières plans trash d'où les figures se précipitent vers nous...

 

Qui cache son fou meurt sans voix.

Henry Michaux


Citation

Le processus créateur peut être décrit comme une psychose passagère, obligatoire. Que l'artiste soit « fou » n'est donc pas un hasard : c'est une nécessité. Le plus souvent, il ne restera pas dans l'état de folie ; il ne fera qu'y passer ; parfois il s'attarde. Mais sa norme d'artiste exige toujours qu'il traverse une syncope essentielle, un véritable affaissement de l'esprit, d'où sortira le neuf.

Mieux : de ce chaos seul le nouveau peut émerger.

Cette éclipse qui fracture la conscience est la condition même de l'acte créateur.

 

Anton Ehrenzweig - L'Ordre caché de l'art





plus sur la page de la page consacrée à David Realh


3 / ALEX SVI

Comment arrêter de me poser des questions ?


Le "talmudiste" de l'équipe se manifeste sous forme typographique. Il explore les attitudes, croyances, valeurs, normes, critiques, bienveillances qu'il a héritées et assimilées par son éducation au sens large en posant des questions.

 

Des questions, Alex Svi s'en pose.

Il les dépose, les repose, les transpose aussi. C'est tout. Depuis Maurice Blanchot, et L’Entretien infini (1969), nous savons que "La réponse est le malheur de la question"

 

À force de poser des questions, on finit généralement par s'imaginer qu'on entend des réponses : grand problème ici des « voix » qui parlent dans le silence et qui n'ont jamais manqué d'auditeurs.

Clément Rosset - Le réel, traité de l'idiotie.


Le point de vue d'Alberto Manguel

- La curiosité

 

Qu'est-ce que la conscience ? Que s'est-il passé avant le Big Bang ? La science et l'ingénierie nous rendront-elles nos individualités ? Comment ferons-nous face à la prolifération de la population mondiale ? Les nombres premiers suivent-ils un schéma ? Pouvons-nous rendre universel un mode de réflexion scientifique ? Comment assurer la survie et l'épanouissement de la société ? Quelqu'un peut-il expliquer de manière adéquate la signification de l'espace infini ? Aurai-je la possibilité d'enregistrer mon cerveau comme j'enregistre un programme télévisé ? L'humanité peut-elle atteindre les étoiles ?

 

La première caractéristique du Talmud est cette diffluence constante du texte, cette pratique systématique du coq-à-l'âne, l'impression d'un parfait décousu.

Gérard Haddad


plus sur la page de la page consacrée à Alex Svi


4 / Les collections de ZORAH SOMEXKI


La mémoire involontaire

Zorah Somexki présente des mémoires historiques et intimes par sa collection de photographies trouvées, anonymes. Celles-ci interviennent telles qu'elles, et parfois reprises graphiquement.


Une oeuvre sans artiste

Une œuvre n'est parfois issue d'aucune intention si sa qualité est  là, évidente. Elle ouvre à chacun des portes que nous sommes parfois les seuls à voir.


La collection Somexki

La collection Somexki existe en elle-même. Elle contient près de 2000 tirages d'époque.



Photographies anonymes argentiques trouvée

Censure cinématographique des des années 70



plus sur la page de La Collection Somexki


5 / Les collections et la fonction de PAUL QWEST


Réunir et orchestrer

Paul Qwest est le curateur principal des agencements du collectif et revendique cette activité comme un Art à part entière. Ancien professeur d'Histoire de l'Art, il est aussi écrivain et collectionneur. Il établit la cohérence des  diverses productions en sélectionnant tableaux, dessins, photographies et objets divers sous la forme d'ensembles signifiants, désormais insécables, sujet par sujet.


Ce qui fait "œuvre"

Tout se fonde sur les interactions entre les composants de ces ensembles. Il s'agit d'élargir le sens de la composition, tel un montage cinématographique au travers d'un art relationnel, un peu comme la juxtaposition de mots dans une phrase produit du sens.



LA CONSISTANCE COGNITIVE

Les rapprochements que Paul Qwest organise établissent une "consistance", semblable au principe formulé par Leon Festinger dans sa théorie de la dissonance cognitive. Il s'agit d'établir une cohésion entre attitudes et comportements face à diverses informations. Ce mécanisme narratif se réfère à la tendance de l'esprit à créer des récits.


LA NARRATION INTERIEURE

Les recherches sur la construction de l'identité de Daniel Schacter se fondent elles sur le "récit de soi", the "self-narrative".

Ces "récits" façonnent notre identité afin de maintenir une image lissée, cohérente, à la fois dans le temps et dans l'espace social.

A partir des productions fragmentaires des personnalités du collectif, Paul Qwest permet à du sens de se cristalliser dans l'esprit du regardeur.



La collection Qwest

En fonction de ses recherches, des concepts abordés, Paul Qwest rassemble documentation et objets divers qui intègrent ses agencements. Quelques exemples ci dessous.

plus sur la page de La Collection Qwest


6 / D'AUTRES

Pour un projet particulier, une recherche imprévue, Séroux s'offre un nouvel hétéronyme afin de rencontrer une circonstance particulière.


LA COLLECTION MAX Gabhor


La circonstance

Lors d'une conversation en 2015 avec une philosophe féministe de ses amies, celle-ci explique combien la sexualité sans enjeu, pour le partage libre de plaisirs entre adultes désirants, reste une "illusion" pour les femmes.

 

En d'autres termes, de son point de vue, le rapport au corps reste un territoire de séduction, de commerce symbolique et pratique avec l'autre, un moyen d'échange visant le plus souvent à tout autre chose que le plaisir féminin. 


Max

Surpris par cette affirmation et défendant le contraire, avec l'aide de l'écrivaine Elisa Brune, Séroux rencontre alors un gigolo qui tarifie ses talents pour des femmes désirant une relation "sans enjeu" justement.

Le paradoxe veut que la liberté d'être - pour ses clientes - soit plus vaste que dans leur sexualité conjugale par exemple. Fort de ce partage d'expérience, sous le nom de Max Gabhor, Séroux mit une annonce sur internet afin de documenter par la photographie l'expression libre de désirs féminins individuels anonymes.


Le processus

- L'annonce était explicite; 

- Le travail artistique aussi.

- Chacune des personnes rencontrées et qui ont apprécié la démarche à autoriser un droit à l'image à la condition de rester anonyme. Le même protocole fut mis en place chaque fois d'un commun accord. Le désir à "elle" était toujours exprimé au préalable en fonction de l'humeur du moment.

 

Sa mise en scène se faisait de façon commune. Tout étant libre et gratuit, rien n'était feint. Débriefing ensuite ensemble et souvent, récidives à répétition.


La collection Ghabor

Ce travail a rencontré sa question. C'est l'esprit qui comptait et le partage d'expérience avec celles qui se sont offert une échappée belle particulière, un temps.

L'essentiel dans la vie pour elles est évidemment ailleurs même si cette exploration a compté.

 

Une collection d'un millier de photographies numériques s'est développée au fur fil du temps. Comme la collection de photos trouvées de Zorah Somexki, celle-ci constitue une œuvre en soi.



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